Christophe Mathieu

Christophe  Mathieu

National


Panama Papers signe de bonne santé

#Panamapapers et bonne santé de la Démocratie

 

 

Panama papers : c'est finalement paradoxalement la meilleure preuve que notre système fonctionne plutôt bien et qu'il vaut la peine d'être défendu. Nous pouvons et nous nous devons de rester optimistes.
 
En effet, il est illusoire de penser qu'un système quelconque empêchera la fraude. Par contre notre système, aujourd'hui, permet à la presse de travailler et à ce type d'affaires de sortir.
 
Cela ne doit pas nous empêcher de continuer à l'améliorer, comme:
  • Travailler encore sur le statut et la protection des lanceurs d'alertes;
  • Séparer encore plus fermement le pouvoir judiciaire (parquet) du pouvoir politique;
  • Re-doter enfin la justice des moyens matériels pour effectuer son travail dans de bonnes conditions (car, si dans tous les budgets publics des économies sont peut-être possibles en France, et nécessaires, le budget de la justice est notoirement sacrifié et lui doit être accru).
 
 
Ne cédons pas au "Tous pourri et tout pourri". Ce grand déballage est au contraire signe de bonne santé ! L'absence de déballage serait au contraire un très mauvais signe.... Avons nous déjà vu une dictature procéder à la mise sur la place publique des turpitudes de ses élites ? Quand cela intervient, c'est uniquement quand un coup d'Etat se prépare ou pour effectuer une purge ciblée...
 
Le "Tous pourri" est le trop souvent le lit des démagogues, des prochains prévaricateurs autocrates..
 
Donc, et c'est peut-être là aussi un de nos défis, il faut apprendre à apprécier ces déballages comme des signes de bonne santé...
 
Allons non, pas "Tous Pourri", mais continuons à ne pas tolérer la fraude et les détournements.

06/04/2016
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Le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty

Inégalités et revenu du travail et du capital

Billet du 30 Juillet 2015

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Enfin terminé Le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty, qui finalement se lit assez bien pour un non initié.

 

Une étude poussée et instructive sur les rapports revenus du travail et du capital, les inégalités du patrimoine.

 

J'avoue avoir été moins convaincu par la deuxième partie, non pas que je ne partage pas certains de ses avis sur les remèdes à employer, mais de fait c'est moins documenté. Il se dégage une impression de convictions personnelles plus que de réelles préconisations issues d’études poussées (mais existe-t-il réellement des outils, assez de données pour mesurer l'impact des mesures proposées). Parfois aussi certains sujets semblent abordés trop rapidement, comme pour éviter le reproche de l’oubli dans l’analyse. Mais n’étant pas assez poussé, il en ressort une impression de survol. Ensuite des questions peuvent se poser sur les possibles impacts de ruptures technologiques sur les modèles présentés et autres événements pouvant avoir des impacts sur les évolutions du patrimoine et du revenu.

 

Enfin, il manque, mais c’est normal, une partie « humaine », de l’ordre de l’impact « psychologique » et du choix de société. Où placer le curseur ? Cela est de l’ordre du politique et du psychologique et varie selon les époques (Quel est le degré d’inégalité acceptable ? souhaitable ? Quel facteur est acceptable ?).

 

En tout état de cause c’est un excellent ouvrage, vis-à-vis duquel il faut pouvoir se positionner, qui pose de vraies questions et soulève de vrais problèmes sur le creusement des inégalités... On se pose également des questions sur les outils à notre disposition pour gérer cette situation dans un monde globalisé avec une concurrence fiscale forte entre Etats.

 

Bref à lire !


30/07/2015
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Grexit ou le jeu qui perd perd

Sortie de la Grèce, lettre à nos politiques et nos concitoyens

Billet du 7 juillet 2015

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Grèce : qui, à Bruxelles, parviendra à renouer le dialogue avec Alexis Tsipras ?

Le Monde

 

Aujourd’hui tout le monde retient son souffle. Quelle stratégie adopter ? Renouer la dialogue ? Acter le Grexit ? Difficile de se faire opinion au vu des arguments qui nous sont présentés, dont il est parfois difficile de démêler le vrai du faux. Souvent il y a du vrai en chacun d'entre eux...

 

On nous dit que les Grecs ont déjà fait beaucoup d’efforts

  • Plus de déficit primaire
  • Des hôpitaux qui manquent parfois de morphine
  • Des retraites amputées
  • Des services publics qui ont été réduits drastiquement
  • Le précédent de l'effacement de 60 % de la dette allemande en 1960

 

A l’inverse

  • Une corruption toujours présente
  • Un clergé et des armateurs toujours exonéré de taxes
  • Des impôts qui rentrent toujours mal
  • Un cadastre toujours inexistant
  • Un âge de départ à la retraite et des montants de pension toujours très avantageux
  • Un montant de dépenses militaires disproportionné
  • Des citoyens de pays « riches » (mais eux mêmes pas toujours riches) qui en ont assez de devoir payer sans arrêt et sans contrepartie
  • Des citoyens de pays plus pauvres ou en crise qui ne comprennent pas pourquoi eux ont dû faire des efforts et n’ont pas eu d’effacement de dette.

 

Il est bien difficile de juger du poids et de la véracité de chacun de ces arguments (et j’en oublie. Cela variera beaucoup en fonction des convictions et valeurs de chacun. Pour ma part, je m'en avoue incapable...

 

Par contre, ce dont je suis sûr c'est qu’on oublie le sujet. L’Europe, pourquoi elle a été construite et ce à quoi elle doit servir. 

 

Et il est facile d’oublier ce que l’Europe nous a apporté, dans les difficultés où nous nous débattons aujourd’hui…

 

Elle a été conçue pour bâtir un pôle de stabilité et de solidarité. Or aujourd’hui la stabilité aux frontières de l’Europe est loin d’être acquise, nul n’est besoin de faire la liste des menaces et des points chauds, tout le monde les connait. La solidarité semble donc toujours et encore plus nécessaire.

 

Quel espoir, si nous ne réussissons pas à résoudre ce problème à l’intérieur même de nos frontières, où finalement tien d’irréparable n’a été commis en regard des conflits à nos frontières ?

 

Quel message donnons-nous si nous laissons la Grèce partir ? Faire partir la Grèce, c’est créer un précédent, une crainte, c’est faire passer le message aux plus faibles, « hier eux, demain pourquoi pas nous » ? C’est pour les plus solides leur faire dire à raison également « On a refusé d’aider les grecs, pourquoi tel autre pays aurait plus de droit… » ? Tout le monde sera perdant à court ou moyen terme, pays fragiles comme pays solides aujourd’hui… 10 ans, 20 ans, 30 ans cela passe plus vite qu’on ne le pense et beaucoup de choses peuvent changer dans ce laps de temps…

 

La solidarité, la confiance sera définitivement cassée. Alors non, on ne peut pas abandonner la Grèce, mais non également on ne peut pas tout passer et faire un chèque en blanc (l’abandon des dettes sur l’Allemagne n’a pas signifié pour les allemands, l’ouverture en grand du robinet de crédit…). Il ne faut pas également que cela soit le précédent du n’importe quoi et du laisser-faire…

 

Enfin c’est de la faute des grecs, de l’état grec pour être plus exact, soit ! Mais c’est aussi autant de la nôtre qui avons laissé la situation se détériorer. Nous avons accepté les mensonges officiels il y a 10 ans et plus en toute connaissance de cause, en espérant au mieux que tout se résoudrait tout seul ou au pire que cela serait de la responsabilité des générations futures. Difficile de donner des leçons de morale…

 

Donc aujourd’hui c’est le travail des politiques européens de:

  • Trouver d’abord un socle d’accord acceptable et de l’expliquer
  • Retenir ensuite les leçons de cette crise, afin d’anticiper les prochaines plutôt que de les subir
  • Enclencher ensuite un processus pour refonder une Europe qui soit  
    • plus juste et plus démocratique
    • où l’économie est au service de l’humain et non l’inverse (l’économie et la croissance sont des moyens pour parvenir à l’épanouissement de l’homme, mais pas une fin en soi, ni le seul levier…)

C’est un travail politique noble ! J’espère que nos dirigeants Européens préféreront passer à la postérité comme des sauveurs et les refondateurs de l’Europe plutôt que comme ses fossoyeurs…

 

Mais c’est aussi de la responsabilité des citoyens, européens convaincus, d’agir, de se faire entendre, de pousser, d’expliquer pourquoi l’Europe. Ce à quoi elle peut et doit servir et en quoi nous en avons  besoin. Nous devons agir et pousser à cette refondation Européenne. Il ne sert à rien de bêler «Europe », c’est juste ridicule et contre-productif…

 

Christophe Mathieu


07/07/2015
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La chute des Guignols

La polémique des guignols, pourquoi je m’en tape le coquillard…

Billet du 3 juillet 2015

 

 

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J’aime l’humour des guignols, en tout cas il m’a fait rire pendant des années, même si j’avoue je ne les regarde plus…

 

Cependant, les guignols, grand pourfendeurs de l’establishment et du grand capital, ont été financés par l’argent du "grand capital". Ils sont le résultat d’une pure stratégie marketing. Non, les sketchs ne sont pas écrits par une cellule marketing, mais ils ont été financés et été poussés car cela correspondait à une stratégie de positionnement de la marque Canal+.  On pourrait même dire paradoxalement, qu’ils ont été le fer de lance de la télé inégalitaire en promouvant une marque de type de télé où il faut payer pour avoir accès au contenu. Un type de télé qui finalement a été à l’origine du fait qu’on ne peut plus voir de F1 en accès gratuit, où il faut payer pour voir des matchs de foot, les films les plus récents… Une télé inégalitaire quoi… 

 

Alors les donneurs de leçons Lescure et consorts, qui ont tapé dans les pots de confiture, et qui nous parlent d’un esprit Canal, d’une vision de la télé… Un peu facile, l'esprit Canal c'est quand même aussi la Télé à Rupert Murdoch...

 

Je n’ai rien contre le fait d’avoir bosser untel ou untel, dans la télé payante ou gratuite, simplement quand on entre dans un système, c’est un peu trop simple d’oublier l’objet de la structure.

 

Oui c’est dommage pour les Guignols, mais bon c’est comme cela. Et des humoristes il y en a d’autres et les Guignols peuvent peut-être se ré-inventer sur un autre « canal », média…

 

Alors je les regretterai, mais c’est tout et je n’en ferai pas tout un plat...

 

Hasta la vista !!!!

 


03/07/2015
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Solidarité avec la jeune démocratie tunisienne

Édito de MARIELLE DE SARNEZ

 

Trois mois après les attentats du Bardo à Tunis, la démocratie tunisienne a été frappée à nouveau par une terrible attaque terroriste qui a fait 38 victimes à Sousse.

 

Cette attaque, la plus importante de l’histoire de la Tunisie, intervient au moment même, et ce n’est pas un hasard, où le pays est en passe de réussir sa transition démocratique.

 

Le chemin parcouru ces dernières années par les Tunisiens est en effet exemplaire.

 

Aujourd’hui, la Tunisie est un pays doté d’une Constitution protectrice des droits et des libertés, avec une justice consolidée, des medias émancipés. Il est dirigé par un gouvernement de large union, issu d’élections libres et transparentes, et s’appuie sur une société civile entreprenante et moderne.

 

C’est pourquoi la France et de l’Europe doivent s’engager, de toutes leurs forces, aux côtés des Tunisiens. Ils doivent le faire bien sûr pour renforcer la coopération entre la Tunisie et l’UE dans la lutte contre le terrorisme. Mais ils doivent aussi répondre présents pour soutenir concrètement et durablement le développement de l’économie tunisienne.

 

Celle-ci doit être source d’opportunités et de perspectives d’avenir pour une population très jeune, composée à plus de 40 % de moins de 25 ans.

 

L’Europe entretient de longue date des liens très forts avec la Tunisie, à travers un accord de coopération signé en 1976, qui a permis la mise en œuvre d’initiatives bilatérales dans de nombreux domaines touchant à l’économie, la recherche, ou la culture, en lien étroit avec la société civile.

 

Il y a un an, nous avons renforcé notre appui à la Tunisie en lui allouant 169 millions d’euros sous forme de dons au titre du programme annuel de la politique de voisinage. De même, nous avons accru l’enveloppe d’aide macro-financière destinée à soutenir la transition politique tunisienne, en la portant à 300 millions d’euros au total.

 

Cette action européenne va dans le bon sens, mais nous ne pouvons pas nous en contenter. Nous avons, aujourd’hui un impératif de solidarité vis-à-vis des Tunisiens, tant la stabilité des pays de la rive Sud de la Méditerranée est vitale pour la sécurité de tous.

 

Nous devons proposer à la Tunisie un véritable partenariat économique et politique. L’Europe est le premier partenaire commercial de la Tunisie, première source des importations du pays et principal destinataire de ses exportations.

 

Des négociations pour un accord de libre-échange euro-tunisien débuteront en octobre. Ce doit être une opportunité pour renforcer l’économie tunisienne, tout en préservant les secteurs qui sont plus sensibles et moins compétitifs, comme les services ou l’agriculture, pour lesquels la libéralisation des échanges devra se faire d’une manière progressive.

 

Enfin, l’Europe doit aider très concrètement la Tunisie dans sa lutte contre la menace terroriste. L’annonce de la mise en place d’un programme d’appui de 25 millions d’euros auprès du ministère tunisien de l’Intérieur va dans le bon sens. Mais il faudra aussi assister les forces de sécurité tunisiennes, et renforcer la collaboration entre services de renseignement.

 

L’Europe ne doit pas laisser le terrorisme faire vaciller cette jeune démocratie.

 

 

Liens 


01/07/2015
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